Après avoir écrit en 2014 « Face à face », sa première nouvelle qui raconte le combat entre Léane et Rexi (pour anorexie), les allers et retours entre la tentation et la raison, ce match de ping pong entre deux jeunes filles qui se font face et qui l’une porte la mort et l’autre veut vivre, Mathilde Berg nous propose « Sur un fil ».La fin de la première lecture nous avait laissés sur une note d’optimisme, une note d’espoir.
« La liberté l’attendait au bout de ce combat, la liberté et la vie. Elle entendit sa sœur qui l’appelait, lui disant que le repas était prêt. Une voix murmura à son oreille qu’elle n’avait pas faim ; Léane l’ignora. Elle prit un stylo, se pencha sur son cahier et écrivit deux mots : j’ai faim. Puis elle en traça trois autres : faim de vivre. »
Dans « Sur un fil », Mathilde compare le quotidien de Colombe, l’incertitude de sa vie à celle d’une funambule qui, grâce à un entrainement exigeant, réussit tous les soirs son spectacle, sa traversée.
« Elle marche sur un fil. Sa vie, même, ne tient plus qu’à un fil…Son corps lui échappe, sa vie lui échappe, elle se perd. Elle est sur un fil au bord de la chute. Mais dans la vraie vie, il n’y a pas de filet. Rien pour la rattraper. Seulement le vide. »
Mais, Colombe ne voudrait pas être seule lorsqu’elle n’est plus sur son fil, et à l’image des trapézistes qui sont deux quand ils réalisent leur numéro, elle aimerait bien que Louis, le technicien insensible, la regarde, mais il y a Hélène...
Quelle peut-être la conclusion d’un grand-père qui, en lisant ces nouvelles, pénètre et côtoie de plus près les souffrances de sa petite fille ? L’assurer qu’elle l’a toujours intéressé, garder espoir et dire à l’auteur son admiration pour ses qualités littéraires dans ce combat de funambule. Un jour, un Etienne saura et voudra l’écouter.
© F-M Pailler18/09/2015