J’avais vu et écouté Maria Larrea à la Grande Librairie et le titre de son livre « Les gens de Bilbao naissent où ils veulent » était ancré dans ma mémoire. Bien m’en a pris parce que ceux qui me lisent savent qu’à une certaine époque, je me suis intéressé et ai écrit sur le thème de la reconnaissance de paternité dans « Les plus beaux pieds d’Hortense ». Je me suis également souvent exprimé sur la légitime question de l’adolescent, à sa majorité voire bien avant, né d’une procréation médicalement assistée. Mais qui est donc mon père biologique ? Dans ce livre, écrit dans un style où les mots crus employés donnent de la vérité à la situation évoquée, on passe d’ambiances glauques de naissances de père inconnu à des circonstances d’abandon, d’adoption pour en arriver à la recherche de la vérité, mais qui est donc ma mère biologique, qui sont donc mes sœurs et mon frère ? L’originalité de ce roman vient sans doute du fait que les filiations décrites sont féminines, Dolores, Victoria, Maria, la narratrice et que plus loin, la recherche de la mère biologique Begoǹa sera entreprise à la suite de la révélation d’une cartomancienne… Mais entre-temps, Maria Larrea, dont c’est le premier roman, vous aura offert quelques très belles pages d’une rare analyse sur l’amour qu’elle porte à ses parents adoptifs, mais surtout à son père, Julian.
© F-M Pailler11/12/2022