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Ecriture

Prestations rédactionnelles

Analyse de livres / 2017 Ecrivain biographe

L’Art de perdre
Alice Zeniter

ISBN : 978-2-0813-9553-4
Flammarion/Albin Michel


Si, comme moi, vous êtes intéressés des pays du Maghreb et avez de l’amitié pour ses habitants, je vous engage vivement à lire ce livre "Prix Goncourt des Lycéens 2017", plein de sensibilité et de vérité.

En trois parties de qualité égale d’un livre de 500 pages, Alice Zeniter raconte le conflit algérien, ses douleurs, ses partages, ses adversités…ses atrocités et la décision prise en 1962 par Ali et Yema, ses grands parents, de partir pour la France. Ils laissent derrière eux leurs champs d’oliviers mais suivent ceux avec qui ils ont combattu, emmenant dans leurs valises leurs souvenirs, leurs principes de respect et le petit Hamid qui, en France, deviendra l’aîné de dix enfants.

Suit la description de l’accueil de la France pour ses Harkis, le passage pour Hamid d’une vie de silence à une vie de confiance grâce à Camille qui lui donne quatre filles, sans jamais se livrer facilement à celle d’entre elles, la plus intéressée de connaître son passé, Naïma.
Au-delà de la description sensible que fait l’auteur de cette dualité bouleversante vécue par cette deuxième génération, je suis admiratif de son style, de ses phrases rythmées et percutantes que je rencontre pour la première fois et qui lui sont très personnelles.
Et puis, Naïma qui travaille dans une galerie d’arts à Paris est envoyée par son patron en Algérie pour interroger les descendants de Lalla dont il prépare une rétrospective.


Mais, Algérie signifie origines et qui dit origines dit curiosité…Alger, Tizi-Ouzou, Palestro devenu Lakhdaria, haut lieu de la rébellion algérienne, ce village sur les crêtes d’où son grand-père, Ali qu’elle n’a pas connu, est originaire et où tout le monde ne la regarde pas d’un bon œil !


Sur le bateau qui la ramène à Marseille, Naïma confie à un de ses amis :

« Je m’étais dit…que si je ressentais quelque chose de spécial en étant dans ce pays alors c’est que j’étais algérienne. Et si je ne ressentais rien…ça n’avait pas beaucoup d’importance. Je pouvais oublier l’Algérie. Passer à autre chose. »


© F-M Pailler
03/03/2018