La composition de ce livre ne manque pas de surprendre pour qui lirait pour la première fois Serge Joncour.Lors de la lecture de sa précédente production « Chien Loup », j’avais noté les repères chronologiques que l’auteur s’impose pour dérouler les étapes de son roman.Captivante histoire que celle d’Alexandre dont le destin, en tant que frère ainé, est de rester à la ferme à la suite de ses parents et grands-parents pendant que ses sœurs partent à la ville. On apprécie son goût pour les choses simples et les bons sentiments.« Nature humaine », c’est l’analyse sur une période de 23 ans de l’actualité qui nous fait percevoir les conséquences sur la nature de la canicule de 1976, participer à la lutte du monde agricole contre le nucléaire et à la préservation de cette belle campagne à l’odeur de menthe en passant par l’attrait de la pensée socialiste conditionnée par l’élection de François Mitterrand et la crainte d’une chute des cours en raison de la crise de la vache folle. L’auteur revient de façon obsessionnelle sur le mois de décembre 1999 et notamment la période du 24 au 28 au cours de laquelle la tempête fait d’énormes dégâts. Tous les bâtiments neufs qu’Alexandre avait été obligé de faire construire pour satisfaire aux méthodes modernes d’élevage s’effondrent et seules restent debout, bien en place, les « Bertranges », le corps de ferme familial où il va pouvoir continuer à exercer son métier d’agriculteur avec les principes transmis par son père et son grand-père, agrémentés d’une petite teinte de modernisme.Une terrible angoisse taraude l’esprit des quelques habitants du village : la construction d’une route nationale…Une ombre au tableau en ce mardi 28 décembre, Constanze, cette jeune femme, allemande de l’Est, modèle d’anticonformisme, allait-elle appeler ?
© F-M Pailler17 décembre 2020