Oh, goémon, or de notre côte des légendes, Par tes vertus, de nombreux sols tu amendes, Par tes alginates, de nombreux aliments tu gélifies, Oh, varech, que ton nom soit béni !
Deo Juvante, ici Deo Juvante, "en mer et beau temps!"Vieille carcasse usée par la houle et la force des vents, Je vais virer de bord pour alléger ma ligne de flottaison, Maintenant que mon ventre goulu est rempli de goémon.
Seul, seul, face à cette immense mer Qui emmène mes rêves au loin, Seul, seul, sur ce quai de misère, J’attends un bateau qui accostera…Demain.
Quand je serai grand, je serai "chemin de fer" Disait le petit garçon, à sa grand- mère Qui, tous les jours, l’amenait se promener Là, où l’on pouvait voir passer les TGV.
Oh! Bréhat, île au très beau jardin propice à l’amour Tu offres à ceux qui veulent découvrir tes contours Des souvenirs d’abandon et de rêverie vivaces Que pas même le retour sur le continent n’efface.
Quatre vingts ans, déjà, que nous vivons toi et moi, Soixante ans déjà, que nous nous aimons toi et moi, Dieu fasse que dans dix ans, nous soyons toujours en émoi, Pour fêter nos quatre vingt dix ans dans la joie.
Les montagnes sont sa liberté, sa réalité. Elle est si légère qu’elle s’envolerait, Elle est si libre qu’elle en danserait, Toute de vert vêtue face à cette immensité.
On me dit que de la tribu, je pourrais être le Roi. Il faut donc que sur le champ, je me trouve sans peine Une jeune et jolie femme qui puisse être ma reine Et soit susceptible de me mettre en émoi.
Les anciens m’ont certifié que je trouverai richesse dans le sable, Mais pour moi, le sable n’est que grains et poussière. Le vent s’acharne à le faire tourbillonner d’avant en arrière, Sans que jamais aucun trésor ne soit dans mes mains, palpable.
À Timimoun, je viens revivre mes souvenirs de jeunesse, Humer de cette Algérie, les parfums jusqu’à l’ivresse, Promener, seul dans la Casbah, mon insouciance, Et saluer mes ancêtres avant que de céder à la désespérance.
Dans ma famille des chameaux à deux bosses, Les jaloux me surnomment « le vaisseau du désert ». Certains disent même que j’ai le souffle à la hausse ! Et, pourquoi, ne m’appellent-ils pas le « dromadaire » ?
Quand elle n’est pas là, l’eau coule dans nos têtes, Quand elle est là, l’eau valse dans nos têtes, Source de vie et de richesse, je te transporte avec précaution. Ce soir, sous la tente, mes frères te boiront avec délectation.
Lorsque le soir après une journée passée ensemble, je le conduis à l’écurie, C’est en boitillant, oreilles dressées, larmes plein les yeux qu’il hennit, Et au moment où je referme la porte de son box, délicatement, avec tristesse, Je perçois qu’il me dit, dans son jargon de Cheval ; ″à demain, Princesse !!″
Suis-je encore jeune fille ou déjà grande dame ? Lorsque le matin, mal éveillée et très évanescente, Je m’interroge sur ces discrètes formes naissantes Qui me chagrinent et m’empêchent d’être femme !